27/05/2015
À l’occasion de la journée nationale de la Résistance, quatre figures de la Seconde Guerre mondiale sont entrées au Panthéon : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. Ils ont rejoint les Justes de France panthéonisés en 2007, ainsi que Jean Moulin, icône de la Résistance française.
Le Premier président, Bertrand Louvel, et le Procureur général, Jean-Claude Marin, ont participé à cette cérémonie. Accueillis dans la cour d’honneur de la Sorbonne par le Recteur de Paris, ils ont rendu hommage aux quatre résistants.
Aux côtés d’autres représentants d’institutions de la République, Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin ont observé un moment de recueillement, déposé une gerbe de fleurs, puis ont signé les deux livres d’or mis à leur disposition.
Les quatre cercueils ont ensuite été transférés au Panthéon.
Biographies des quatre résistants
- Pierre Brossolette (1903-1944) : Après des études à l’Ecole normale supérieure, Pierre Brossolette devient journaliste engagé. Il entre en Résistance dans le réseau du Musée de l’homme, dès 1941, et accède aux fonctions de rédacteur en chef du journal Résistance. Par la suite, il rejoint Londres, où il prononce de nombreux discours depuis les locaux de la BBC. Rentré en France à l’automne 1943, il est arrêté le 3 février 1944 par la Gestapo. Transféré dans les locaux de la police politique allemande à Paris, il se défenestre le 22 mars, afin de ne pas risquer de parler sous la torture.
- Germaine Tillion (1907-2008) : Etudiante en ethnologie en Algérie, Germaine Tillon entre en Résistance au sein du réseau du Musée de l’homme en 1940, dès son retour en France. A la suite d’une dénonciation, elle est arrêtée en 1942, puis déportée dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück. En 1999, elle est faite Grand-Croix de la Légion d’Honneur.
- Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) : Fille de Xavier de Gaulle, frère du général, Geneviève de Gaulle-Anthonioz est arrêtée le 20 juillet 1943, dans une librairie parisienne, en possession de documents clandestins. Membre du réseau de résistance du Musée de l’homme, elle participe à des missions de renseignement, avant d’être emprisonnée dans le camp pour femmes de Ravensbrück. Dès la fin de la guerre, elle contribue à la création de l’Association des anciennes déportées et internées de la Résistance. Elle présidera ensuite l’association ATD Quart-Monde, de 1964 à 1998. Elle est la première Française à avoir reçu la Grand-Croix de la Légion d’Honneur.
- Jean Zay (1904-1944) : Jean Zay est élu député du Loiret alors qu’il n’a que 28 ans. Après la victoire du Front populaire en 1936, Jean Zay devient ministre de l’éducation nationale et des beaux-arts. Il est le plus jeune ministre de la IIIe République. Le 3 septembre 1939, jour de l’entrée en guerre de la France, il démissionne et embarque à bord du Massilia, en direction du Maroc, avec 27 parlementaires, afin de continuer la guerre depuis l’Afrique du Nord. Il est arrêté à Rabat et renvoyé en métropole, où il passe plus de trois ans en prison. Le 20 juin 1944, trois membres de la Milice, se faisant passer pour des résistants, sortent Jean Zay de sa cellule et le conduisent dans une carrière abandonnée. Avant d’être exécuté, il crie « Vive la France ! ».
Hommages