Jean-Etienne-Marie Portalis (1746 - 1807)
Portalis n’a que 19 ans lorsqu’il devient avocat. Très vite, le jeune
homme se fait remarquer par son talent d’orateur et plaidera nombre
d’affaires célèbres : la séparation du couple Mirabeau, le procès de
Beaumarchais... Portalis gagne également en notoriété en devenant le
porte-parole des opposants aux édits du garde des sceaux Lamoignon,
réformes visant à réduire les pouvoirs des parlements. Lorsque les États
généraux sont convoqués par Louis XVI, Portalis formule le souhait de
devenir député du tiers état ; mais Mirabeau, qui n’a pas pardonné au
jeune avocat d’avoir défendu son épouse lors de leur procédure de
séparation, fait échec à sa candidature. Par la suite, l’indignation
qu’il exprime publiquement face au traitement réservé à Louis XVI lors
de son procès le rendra suspect aux yeux des chefs de la Terreur : il
finira par être emprisonné, mais sera rapidement libéré. S’il entre au
Conseil des anciens en 1796 (sous le Directoire, le Conseil des anciens
est l’une des deux assemblées législatives), le coup d’État du 18
brumaire le contraint à s’exiler, jusqu’à ce que Napoléon Bonaparte le
nomme commissaire du gouvernement puis conseiller d’État.
Portalis prit une part active à la rédaction du code civil en qualité de membre de sa commission de rédaction.
Le droit canon et le droit de la famille sont des domaines sur
lesquels s’est tout particulièrement penché ce juriste brillant. C’est
donc assez naturellement qu’il se voit confier la mise en œuvre du
Concordat de 1801 (texte régissant les relations entre l’État et
l’Église), avant de devenir ministre des cultes, fonctions qu’il occupe
jusqu’à sa mort.
Partager cette page