L'éthique comme vecteur de confiance dans la Justice

Pour René Cassin, les droits de l’Homme consacrent « le droit à la justice ». Ce dernier ne peut se concrétiser sans l’existence et l’efficacité des voies de recours offertes au sein de chaque tribunal de la République. Ces temples du procès équitable sont édifiés sur quatre piliers l’équité, le respect des droits de la défense, de la publicité et le respect de délais raisonnables dans tout procès.

Pour approfondir la confiance dans la justice comme institution, les juges doivent garantir ces piliers qui se traduisent au sein des principes cardinaux de leur office l’indépendance, l’impartialité, l’intégrité, la loyauté, la conscience professionnelle, la dignité, le respect et l’attention portés à autrui, la réserve et la discrétion.

Toutefois, ces principes en forme de valeurs déontologiques s’attachent à la science des devoirs professionnels. Ils guident, avec d'autres corpus déontologiques, l'agir de l'ensemble des membres de la communauté des juristes qui ont le procès équitable comme visée.

L’éthique est la science des devoirs vis à vis d’autrui et une recherche de l’estime de soi. Elle est une réflexion où la visée de la justesse de la décision se confronte à l’horizon de l’exigence de Justice. Elle engage à une fraternité réfléchissante et agissante. L’éthique de tout juriste au regard de l’exigence de Justice renvoie à une écologie de l’action au profit de chaque et tout justiciable.

Le cycle proposé par la Cour de cassation en partenariat avec l’IFROSS et la faculté de Droit Jean Moulin Lyon 3 a pour vocation de faire état des réflexions et des recherches en éthique réalisées par la communauté des pratiques judiciaires largement entendue.

La recherche en éthique procède d’une analyse critique et objective des pratiques ayant pour visée l’amélioration de celles ci, en humanité et en efficacité Les déontologies des professionnels  du droit portent en elles des valeurs et des principes dont ceux d’indépendance, de conscience professionnelle, de respect et d’attention portés à autrui. A l’instar des mots de Simone Weil,  l’obligation (éthique) prime le droit (déontologique comme étant la science des devoirs professionnels). Celle-ci est essentielle pour que le public et les justiciables puissent avoir confiance en la Justice comme institution, et, dans les visages, des femmes et des hommes qui la représentent et y concourent. Ceux ci doivent travailler à lutter contre ce qui dans l’institution de la Justice peut en renvoyer une image troublée dans la cité et dans le coeur des citoyens ou des justiciables.